Villes et villages de Kabylie
Le Djebel Sahgro est une ancienne chaîne de montagnes qui se sépare à partir de la kasbahet qu’on peut considérer comme l’antichambre du désert du Sahara.des Aït Atta, tribu berbère de tradition pastorale, le Jebel Sarhro est un massif offrant des paysages grandioses et spectaculaires, d'une nature minérale: gorges, pitons, pains de sucre, dykes (rivières de lave)...Un massif à découvrir en randonnée à pied, à dos de mulet, ou à VTT et avec des gens du pays !Présentation géographique: le massif culmine à 2712m et s'étend d'est en ouest entre les vallées du Ziz et du Draa, au sud de la vallée du Dadès et au nord du Sahara.Région très inaccessible et rurale par excellence, d'une population d'environ 68.000 habitants, avec seulement deux gros bourgs situés sur le seul axe routier majeur et goudronné (axe est-ouest au pied du flanc sud) : N'Kob et Tazzarine.Les traversées nord-sud se font par trois cols parcourus par des pistes difficiles et très spectaculaires: le col du Tazarerte (2283m), le col du Kouaouch 2592m), et le col du Tagmout (1919m).Rappel historique: Charles de Foucault, parti dans le sud marocain en quête de spiritualité, est un des premiers voyageurs occidentaux ayant exploré le Jbel Sarhro, ses récits furent publiés en 1888 à Paris ("Reconnaissance au Maroc"). La richesse ethnologique des renseignements rapportés lui valut la médaille de la Société Géographique de Paris.Le Jebel Sarhro fut plus tard le cadre d'une des plus formidabes épopées de la guerre franco-marocaine (1933), dans laquelle les troupes françaises alliées à celles du Sultan du Maroc firent face à une résistance impressionnante et héroïque des tribus Aït Atta. C'est dans ce massif que le célèbre capitaine Bournazel, un des protagonistes de cette guerre, fut tué. Les Ait Hatta, inférieur en nombre, finirent par capituler forçant l'admiration de leurs opposants pour leur courage exemplaire.Populations: on y trouve quelques rares villages de pierres et de pisé, où d'ingénieux systèmes d'irrigation permettent la culture du blé, de l'orge, de légumes et d'arbres fruitiers (amandiers, noyers et quelques pêchers).La khaïma, tente nomade traditionnelle, faite de fines bandelettes en poils de chèvre, y reste une des survivances de la tradition pastorale des Aït Atta, éleveurs de moutons et chèvres qui changent de pâturages une ou deux fois par mois et qui pratiquent la transhumance, quittant ces terres minérales transformées en désert brûlant pendant la période estivale, pour remonter vers le nord.Cette tradition nomade explique l'esprit d'indépendance et de liberté qu'ont toujours cultivé les Aït Atta.Ecoutourisme:Quel tourisme pour le Jebel Sarhro?La beauté des lieux attire les randonneurs et les 4X4 qui déboulent armés d'appareils photos mais n'apportent pas grand chose de positif et d'enrichissant à cette fragile économie locale.Si vous choisissez cette destination, pensez aux gens qui y vivent, et essayer de faire en sorte que votre voyage soit à la fois un enrichissement pour vous et pour les populations locales, qu'il permette d'aider à la sauvegarde de l'identité culturelle locale et du patrimoine naturel. Cela veut dire vérifier que les gens par lesquels vous organisez votre voyage soient sensibles à une véritable approche écotourisique.Si vous organisez votre voyage seul, prenez au moins un guide local.
Les gorges, La vallée et l'oued du Todra Les gorges de Todra sont des falaises hautes (max = 300 m) et étroites. Avec une voiture "normale", on peut avancer pas mal à l'intérieur des gorges sur une bonne route en bitume, étroite, jusqu'à une rivière où l'on passe à gué. Puis le chemin est en terre avec des cailloux. Il y a un hôtel et des restaurants aux pieds de la plus haute falaise. C'est de là que s'élancent des grimpeurs avec leur équipement, à l'assaut de la falaise. C'est très joli. Vallée de Todra : oasis qui se déroule comme un ruban de verdure au milieu d'étendues désertique, sur une longueur de 20 kilomètre et une largeur moyenne de 1 à 2 kilomètre. Situation de la vallée : les limites de la vallée sont au Nord, le grand Atlas, les seuil et la vallée de l'oued Imider ; au sud, la partie orientale du jbel saghro à l'Est, les chaînons orientés nord sud du bou Touri, le jbel Tisdafin et le ferkla. L'oued de Todra : l'oued todra est un des oueds droite du Chéris, il change de nom dans sa partie inférieur et prend celui du district qu'il traverse, le ferkle, avant de se jeter dans le chéris. L'oued todra descendant du grand Atlas est alimenté dans sa partie haute par de nombreuse et ne manque jamais d'eau, tout au moins dans sa moyenne vallée. Description de l'oued : L'oued todra à une eau limpide et agréable au goût son lit n'en manque jamais ; un grand nombre de canaux en dérivent, donnant en tous temps un arrosage abondant aux plantation qui le bordent. Pendant la partie inférieur de son cours où il traverse l'étage inférieur de la plaine, il coule au milieu d'une tranchée d'environ 1000 mètre de large séparée du terrain voisin par des talus escarpés de 8 à 10 mètres. Le fond de la tranchée, de sable, est couvert de cultures et de palmiers : c'est le coeur de l'oasis… dans la partie où il traverse l'étage supérieur, l'oued s'y creuse une vallée à pentes douces ayant au font 1.200 à 1.500 mètre de large. " Au moment de la fonte des neiges, l'oued Todra trop puissant, franchit parfois son gouffre de testafit. Il poursuit son cours à travers la plaine dans un lit qui tout le reste de l'année n'est qu'un large chemin rempli de galets ainsi, pendant quelque jours chaque année l'oued Todra et l'oued Ferkla ne sont qu'une seule rivière. " Le Todra compte quelque affluent, presque toujours à sec. Les principaux sont : sur la rive gauche, l'assif tidrin ; sur l'assif droite, l'Imi N'OUZLAG, qui conflue aux Aît snan, l'oued Arg n'sidi Ali ou Bourk, qui conflue à Taourirt n'imzilen, et l'oued imider qui se jette dans le Todra à taria. Tous les oueds n'ont d'eau qu'au moment des pluies. Habitats de la vallée de todra : La vallée de Todra conserve un patrimoine architectural remarquable à plusieurs égards, en particulier par son harmonieuse intégration aux paysages dans lesquels il s'insère celui-ci comporte une quarantaine de Ksar et Casbahs ayant des proportions et des volumes variables mais la vie quotidienne qui s y déroule est caractéristique et dénote une identité séculaire .Ces villages fortifiés ( Ksour) et casbahs s'échelonnent le long des deux rives de l'oued todra de la haute à la basse vallée.
La vallée et gorges de Dades La vallée du Dades, route des mille casbahs. De Ouarzazate à Boulmane de Dadès, vous allez découvrir sur 170 km, un des plus étonnants paysages du Maroc. Coincé entre le jbel Sarho et le massif du Haut-Atlas, l'oued Dadès serpente dans un paysage aride et désertique pour réussir à alimenter une série d'oasis. Parmis ses nombreuses casbahs celles d'el Kabbaba, Dar Aïchil, Dar Aït Souss,Amerhidi. Les gorges du Dades, on peut s y promener , une rivière froide coule au fond de la gorge, les courageux peuvent descendre le lit de la rivière, au fond de la gorge, sur 1 ou 2 km, les pieds nus dans l'eau, c'est très joli, calme, vert et ocre. On peut aussi prendre son déjeuner à cet endroit avant de repartir pour Ouarzazate.
La vallée de Drâa La vallée du Drâa : Le fleuve Drâa a donné naissance à une immense oasis de pris de 200 Km de long au pied de l'Anti-Atlas. Cette vallée aux portes du désert fut longtemps convoitée par les nomades, et les habitants du Drâa durent fortifier leurs demeures (casbahs) et leurs villages (Ksour). De Agdz à Zagora , huit palmeraies se succèdent . Leur fraîcheur tranche avec le site rocailleux qui les entoure . Le long de celle qui descend de la vallée du Drâa se dressent de beaux monuments construits en terre , ksour avec leurs remparts ou casbah aux tours carrées à créneaux , finement dentelées .De petites ouvertures , souvent triangulaires , font office de meurtrières .Une route à faire en fin de journée pour profiter des couleurs chaudes et jeux d'ombre et de lumière sur les casbah. Sur les berges du fleuve , on cultive céréales , henné et légumes dans la vallée , des lauriers-roses , des palmiers et des tamaris . Cet axe est vital pour la région . Tamnougalt : Impressionnante casbah qui , malgré son état de délabrement intérieur , a gardé son allure de forteresse de l'ancienne capitale de Mezguita . En contrebas , Palmeraie et Ksour intéressants que les habitants continuent à entretenir selon les techniques traditionnelles . Le désert commence dés la sortie de Zagora, elle constitue souvent l'étape la plus méridionale d'un séjour touristique au Maroc . On pourra y effectuer des magnifiques excursions bien au delà même de M'hamid. Ainsi, que la palmeraie d'Amzrou , à deux kilomètres de Zagora , où de très Beaux vergers , ceinturés par de hauts murs les protégeant des tempêtes de sable, cèdent progressivement la place aux premières dunes du désert. D'autres dunes de sable se dressent à Merzouga , un village à une trentaine de kilomètres d'Erfoud , chef-lieu du Tafilalet, une des étendues de sable les plus vastes du monde , qui continue sur le territoire algérien sur des centaines de kilomètres Les acacias : A mi-chemin d'Agdaz dans la vallée de Draa est la localité d'Ait Saoun. Ici les sol offre un arbre typique qu'on trouve nulle part dans la vallée à savoir l'Acacias qu'on est habitué à voir dans la savane de l'Afrique tropicale. C'est un arbre à fleurs odorantes jaunes, disposées en grappes, croissant dans les régions chaudes.
LA vallée de M'goun Elle se situe entre Boumalne et Skoura et constitue une partie intégrante de l'amont de la grande vallée de Dadès à 1586 mètres d'altitude. La particularité de ce site réside dans les cultures et les jardins qui y sont irrigués par les eaux courantes de l'oued ; il s'agit d'un enclos de buissons de roses à parfum qui s'épanouissent au mois de Mai donnant lieu à une festivité aux caractères folklorique, économique, touristique et culturel. L'air est alors tout embaumé tandis que les femmes recueillent dans les corbeilles les pétales des fleurs, aussitôt distillés dans les usines modernes dont le produit exporté à travers le monde sera la base de parfums innombrables.
La palmeraie de Skoura La palmeraie de Skoura est à une quarantaine de kilomètre de Ouarzazate en aval de la vallée de Dadès à 1188 mètre d'altitude entre Atlas , Anti-Atlas et la vallée du Dadès, réputée pour ses oliviers et son huile. Les foggaras amènent l'eau des montagnes pour l'irrigation de la palmeraie qui offre la fraîcheur de l'oasis, dédale de jardins luxuriants à l'ombre des palmiers dattiers, grenadiers, figuiers, amandiers, damiers de céréales. Parmis les nombreuses kasbas de l'oasis,celles de Ben Moro et d' Ameridil méritent le détour.
Histoire de OuarzazateL'occupation de la ville de Ouarzazate date de la nuit des temps. En effet, plusieurs gravures rupestres témoignant des temps préhistoriques ont été trouvés dans la ville et ses alentours, même si la cité reste une énigme aux yeux des archéologues.Les Berbères sont les premiers habitants connus à ce jour de cette région, peuplée ensuite, par des africains noirs et des juifs. Point de départ de la route des oasis, la région de Ouarzazate a été dans le passé le point de rencontres commerciales et culturelles entre différents peuples du Nord et du Sud du continent africain. S'ajoute à cela le grand intérêt suscité par la découverte de l'or et d'autres métaux précieux, ce qui aurait vraisemblablement déterminé l'établissement de marchands de différents nationalités et religions dans cette partie du pays, notamment via la formation de petits royaumes juifs qui ont favorisé l'expansion de la cité.Mosquée aux couleurs localesLes fameux Ksours et Kasbahs de OuarzazateAu Moyen-Age, la région a été islamisée par Oqba Ibn Nafia, en l'an 62 de l'hégire (681 après J.-C.). A partir du milieu du VIII° siècle, l'extension de la révolte kharijite et l'apparition des
Idrissides au Maroc (opposants à l'autorité des khalifats de Damas) poussèrent à la fondation de Sijilmassa à Tafilalt. Ce qui entraîna la décadence des anciennes villes de Todgha et de Ziz en faveur de la Province de Ouarzazate. Cette dernière devint alors la voie de passage des caravanes transportant les marchandises qui arrivent du Soudan et de Sijilmassa et qui se dirigent vers le nord de l'atlas :
Marrakech,
Fès et vers Tlemcen (actuel ville algérienne mais qui était marocaine à l'époque). Ouarzazate devint ainsi un centre commercial important au Maroc.Sous le règne des
Almoravides, la région occupa une place privilégiée, surtout avec le Sultan Abdellah Ibn Yassine. Les
Almohades ont accordé une grande importance à la région pour ses richesses minières, cuivre, argent, etc. Suit après une longue période de déclin et d'anarchie.Sous le règne des
Saadiens, la région revit de nouveau et connut un essor économique et culturel favorisé par le développement des échanges transsahariens surtout après l'expédition organisée par le Sultan
Saadiens El Mansour dans le Soudan qui devint une province du Grand Empire Chérifien Marocain. Mais après la disparition d'El Mansour et la déviation littoral atlantique au profit des européens , l'activité de la région se détériora.Avec l'avènement de la Dynastie Chérifienne
Alaouite , la région entra de plein pied dans une nouvelle ère de développement et resta fidèle au trône. Avec l'arrivée des troupes coloniales françaises dans la région , les habitants prennent conscience que l'unité du pays était en danger . Aussi toutes les populations du
Maroc Saharien y firent face et refusèrent avec bravoure l'occupation colonialiste comme le firent les autres régions du pays.. On comprend alors l'accueil avec ferveur réservé à l'avènement de l'indépendance lors de la visite inoubliable du feu Sa Majesté Mohamed V, Roi libérateur, aux régions du Sud en 1958La construction du Barrage El Mansour Eddahbi vers les années 60 donna un nouveau souffle à l'économie de la région notamment dans le domaine de l'agriculture .Ouarzazate est également le Hollywood marocain et maghrébin. Son décor naturel époustouflant et sa luxuriante Casbah ont été le décor de nombreux films, dont "Lawrence d'Arabie" et "Un thé au Sahara", "Astérix & Cléopâtre", etc. . La casbah de Ouarzazate est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ouarzazate, chef-lieu de la Province, est incontestablement la capitale de la vallée du Draâ. Ce fleuve, un des plus longs du Maroc, qui prend sa source dans l'Atlas, taille son lit entre l'Anti-Atlas et le Djbel Sagho La province de Ouarzazate est située au Sud-est du Maroc. Sa superficie est de 19464 m². Elle appartient à une région présaharienne. C'est ainsi que le le Climat de la province d'Ouarzazate est semi-désertique à forte influence continentale.
Histoire des Berberes(Tome 1 Pages 199 et suivantes) Ibn Khaldoun"Citons ensuite les vertus qui font honneur à l'homme et qui étaient devenues pour les Berbères une seconde nature ; leur empressement à s'acquérir des qualités louables, la noblesse d'âme qui les porta au premier rang parmi les nations, les actions par lesquelles ils méritèrent les louanges de l'univers, bravoure et promptitude à défendre leurs hôtes et clients, fidélité aux promesses, aux engagements et aux trairés, patience dans l'adversité, fermeté dans les grandes afflictions, douceur de caractère, indulgence pour les défauts d’autrui, éloignement pour la vengeance, bonté pour les malheureux, respect pour les vieillards et les hommes dévots, empressement à soulager les infortunés; industrie, hospitalité, charité, magnanimité, haine de l'oppression , valeur déployée contre les empires qui les menaçaient, victoires remportées sur les princes de la terre,dévouement à la cause de Dieu et de la religion; voilà, pour les Berbères; une foule de titres à une haute illustration, titres hérités de leurs pères et dont l'exposition; mise par écrit, aurait pu servir d'exemple aux nations à venir,Que l’on se rappelle seulement les belles qualités qui les portèrent au faîte de la gloire et les élevèrent jusqu'aux hauteurs de la domination, de sorte que le pays entier leur fut soumis et que leurs ordres rencontrèrent partout une prompte Obéissance.Parmi les plus illustres Berbères de la première race, citons d'abord Bologguin-Ibn-Ziri le Sanhadjien qui gouverna l'Ifrikïa au nom des Ftémides : nommons ensuite Mohamed-Ibn-Khazer et son fils EI- Kheir, Youçof-Ibn Tachefin, rot des Lemtouna du Maghreb, et Abd el Moumen Ibn Ali, grand cheikh des Almohades et disciple de L’imam ÉI-Mehdi. Parmi les Berbères de la seconde race on voit figurer plusieurs chefs éminents qui, emportés par une noble ambition, réussirent à fonder des empires et à conquérir le Maghreb central et le Maghreb-el-Acsa. D'abord Yacoub lbn-Abd EI-HACK, sultan des Beni-Merin ; puis, Yaghmoracen-Ibn-Zîan, sultan des Béni Abd-el-Ouad ; ensuite, Mohammed-Ibn.Abd-el-Caouï-Ibn-Ouzmar , chef des Béni-Toudjîn. Ajoutons à cette liste le nom deThabet-Ibn-Mendïl, émir des Maghraoua, établis sur le Chélif, et celui d'Ouzmar-Ibn-Ibrahim, chef des Beni-Rached; tous princes contemporains, tous ayant travaillé, selon leurs moyens pour la prospérité de leur peuple et pour leur propre gloire.Parmi les chefs berbères voilà qui possédèrent au plus haut degré les brillantes qualités que nous avons énumérées, et qui, tant avant qu'après l'établissement de Ieur domination, jouirent d'une réputation étendue, réputation qui a été transmise à la postérité par les meilleures autorités d'entre les Berbères et les autres nations, de sorte que le récit de leurs exploits porte tous les caractères d'une autheticité parfaite.Quant au Zèle qu' ils déployèrent à faire respecter le présriptions de l'islamisme, à se guider par les maxims de la loi et à soutenir la religion de Dieu; on rapporte, à ce sujet, des faits qui démontrent la sincérité de leur foi, leur orthodoxie et leur ferme attachement aux croyances par lequelles ils s’étaient assurés la puissance et l’empire. Ils choisissaient d’habiles précepteurs pour enseigner à leurs enfants le livre de Dieu, ils consultaient les casuistes pour mieux connaître les devoirs de l’homme envers son céateur .Ils cherchaient des Imams pour leur confier le soin de célébrer la prière chez les nomades et d'enseigner le Coran aux tribus; ils établissaient dans leurs résidences de savants jurisconsultes, chargés de remplir les fonctions de cadi; ils favorisaient les gens de piété et de vertu, dans l'espoir de s'attirer la bénédiction divine en suivant leur exemple; ilS demandaient aux saints personnages le secours de leurs prières; Ils affrontaient les périls de la mer pour acquérir jes mérites de la guerre sainte; ils risquaient leur vie dans le service de Dieu, et ils combattaient avec ardeur contre ses ennemis.Au nombre de ces princes on remarque au premier rang Youçof-Ibn-Tachfin et Abdelmoumen-Ibn-Ali ; puis viennent leurs descendant et ensuite Yacoub-Ibn-Abd-el-Hack et ses enfants. Les traces qu'ils on laissées de leur administration attestent le soin qu'ils avaient mis à fair fleurir les sciences, à maintenir la guerre sainte, à fonder des écoles, à élever des Zàouïa et des Ribat, à fortifier les frontières de l'empire, à risquer leur vie pour soutenir la cause de Dieu, à dépenser leurs trésors dans les voies de la charité, à s'entretenir avec les savants, à leur assigner la place d'honneur aux jours d'audience publique, à les consulter sur les obligations de la religion, à suivre leurs conseils dans les événements politiques et dans les affaires de la justice, à étudier l'histoire des prophètes et des saints, à faire lire ces ouvrages devant eux dans leurs salons de réception, dans leurs salles d'audience et dans leurs palais, à consacrer des séances spéciales au devoir d'entendre les plaintes des opprimés, à protéger leurs sujets contre la tyrannie des agents du gouvernement, à punir les oppresseurs, à établir au siège du khalifat et du royaume, dans l'enceinte même de leurs demeures, des oratoires où l'on faisait sans cesse des invocations et des prières, et où des lecteurs stipendiés récitaient une certaine portion du Coran tous les jours, matin et soir. Ajoutons à cela qu'ils avaient couvert les frontières musulmanes de forteresses et de garnisons, et qu'ils avaient dépensé des sommes énormes pour le bien public, ainsi qu'il est facile de le reconnaitre à l'aspect des monuments qu'ils nous ont laissés.Faut-il parler des hommes extraordinairesdes personnages accomplis qui ont paru chez le peuple berbère ? alors, on peut citer des saints traditionnistes à l'à.me pure et à l'esprit cultivé; des hommes qui connaissaient par coeur les doctrines que les Tabês et les Imams suivants lavaient transmises à leurs disciples; des devins formés par la nature pour la découverte des secrets les plus cachés. On a vu chez les Berbères des choes tellement hors du commun, des faits tellement admirables, qu'il est impossible de méconnaître le grand soin que Dieu a eu de cette race. .." .
juifs et chretiensdu xe siecle av. j.c. au xIe siecle av. J.c. (*)
Le Dra avant l’ère chrétienne Premières installations juives Le Dra dans les premiers siècles de l’ère chrétienne Le Dra vers le Ve siècle J.C. Le Dra vers le VIIe siècle J.C.Arrivée des Musulmans dans le Dra (VIIe VIIIe s. J.C. ?) Réflexions sur l’histoire ancienne du DraEn ce qui a trait à l’antiquité protohistorique, l’érudition juive conçoit l’arrivée des juifs dans l’Extrême-Occident en deux époques principales. La première époque est l’époque tyrienne et correspond à l’expansion de la navigation phénicienne, au Xe siècle avant notre ère. Sous les règnes de David et de Salomon, des Israélites seraient venus sur le littoral du Sud Marocain -marchands juifs embarqués sur des bateaux phéniciens; ils auraient débarqué, dit-on, au Ras Guerizim, entre Aglou (au Nord-Ouest de Tiznite) et Ifni. D’autres seraient arrivés au Maroc après la destruction du royaume d’Israël par Salamanassar, roi d’Assyrie, et la déportation des dix tribus d’Israël au VIIIe siècle av. J.C. .Cependant, d’après les autres auteurs anciens, la plus importante des immigrations juives au Maroc aurait coïncidé avec le développement de la colonisation phénicienne, du VIe au IVe siècle av. J.C
Le Dra avant l’ère chrétienne La vallée du Dra est un très ancien foyer de vie humaine. Depuis un temps immémorial, elle est le domaine des Kouchites -noirs ou négroïdes, descendants de Kouch fils de Ham fils de Noé- c’est à dire des Hamites ou Ethiopiens occidentaux des auteurs anciens. Les Kouchites sont païens. Sédentaires, il s’adonnent à la culture. Peut-être sont-ils déjà solidement fixés dans le Moyen Dra, à la hauteur de Zagora, sur le site privilégié de Tazroute où nous les trouverons au début de l’ère chrétienne. Aujourd’hui les descendants des Kouchites sont les Haratines -appelés aussi les Draoua- Noirs ou Négroïdes qui forment encore une partie importante de la population des oasis dans tout le Sud Marocain et principalement dans la vallée du Dra.
Premières installations juivesDès une époque plus ancienne, des Blancs de Palestine apparaissent dans le coude du Dra. Les juifs y arrivent au Xe siècle avant notre ère à la suite de Joab -chef des armées du Roi David - poursuivant les philistins en déroute jusqu’à la montagne appelée Hajer Slimane, ou Hajer Soleïmane (la « pierre de Salomon ») où ils fondent une ville… L’armée de Joab est suivie -peut-être même a-t-elle été précédée- de nomades et de marchands car le roi Salomon envoie les juifs à la recherche des pays producteurs d’or et ils s’installent alors au Maroc. Nomades , aventuriers ou marchands, les juifs se sédentarisent rapidement et fondent leur premier établissement à l’extrémité du Jebel Beni Selmane, à Tidri, c’est à dire au coude du Dra, là où l’Oued se resserre pour franchir dans un étranglement la branche méridionale du Bani -Jebel Beni Selmane à l’Ouest, Jebel Meggag à l’Est - entre l’oasis des Lektaoua au Nord et celle des Mehamid au Sud.Des ruines nombreuses s’élèvent encore auprès de ce site grandiose mais aujourd’hui désolé, parmi lesquelles celles d’Irhir n Tidri sur la rive droite et de Taourirt n Tidri sur la rive gauche. Leurs environs sont tout à fait désertiques mais ils étaient jadis renommés pour leur fertilité et leur luxuriance : oliviers et figuiers y croissaient en abondance sur la rive gauche tandis que la rive droite était peuplée par de palmiers. Des uns et des autres, il ne reste plus qu’un souvenir enchanté Israélites et Musulmans se rendent encore en pèlerinage à Tidri pour y sacrifier sur la tombe vénérée de Sidi Bou Is’ch’aq. Parmi les ruines du site, l’une d’elles - située sur la rive droite - est particulièrement importante et domine de haut les alentours : c’est l’Irherm n Irhir n Tidri, la « Place forte du Rocher de Tidri ». Peut-être des ruines, d’où la vue s’étend au loin vers tous les horizons, sont-elles les vestiges de la villes légendaires fondée par Joab pourchassant les philistins jusqu’au Maghreb extrême.Tout autour des sites en ruines de Tidri se voient d’innombrables tumuli, notamment à l’Ouest du Dra : là, sur le jebel Beni Selmane, s’étend l’immense champ de sépultures connu sous le nom de nécropole de Foumm le-Rjam (« Cluse des Tumuli »), l’une des plus grandes nécropoles à tumuli connues, non seulement au Maroc mais dans tout le Maghreb. Et selon les rabbins des Lektaoua, c’est là que Tidri - première cité fondée par les juifs dans le Dra- ensevelissait ses morts.
Le Dra dans les premiers siècles de l’ère chrétienneLes kouchites chrétiens et les JuifsAu cours des premiers siècles de notre ère, l’Oued Dra s’appelle l’Oued ez-Zitoune, « l’Oued aux Olives ». peut-être la culture du palmier n’est-elle pas encore introduite dans la vallée ou n’y est-elle du moins pas encore largement répandue. Les kouchites du Dra sont alors chrétiens -sans que nous puissions déceler d’où ils ont reçu le Christianisme. Peut-être ont-ils été convertis au IIIe ou au VIe siècle par l’intermédiaire des Kouchites d’Abyssine et à la voie des oasis sahariennes -appartenant à l’église alexandrite avec les Coptes d’Egypte. Les Kouchites ont un roi dont l’armée compte quatre mille hommes du clan de Kouch ben Nouah (Kouch fils de Noé); il réside à Tazroute (Jebel Zagora), lui-même et ses successeurs règnent plusieurs centaines d’années sur la contrée.Après s’être installés à Tidri dans le coude du Dra, les juifs essaiment et fondent d’autre établissement : aux Mehamid, à Meggag, aux Lektaoua (Beni Sbih’, Beni H’ayyoun); et surtout dans le Fezouata, à Tameggroute qui deviennent la capitale de leur principauté. Sans doute le nombre des juifs est-il grossi d’éléments kouchites judaïsés. La multiplication du nombre des juifs et des judaïsés détermine leur progression vers l’amont de la vallée du Dra pour s’y installer sur de nouveaux territoires. Là, ils se heurtent aux Kouchites christianisés dont les ancêtres y résident depuis un temps immémorial et, de cette collusion, s’élèvent des conflits entre les Kouchites christianisés et les juifs. Ces conflits entrecoupés de répits et de trêves, se poursuivront pendant des siècles, au moins semble-t-il jusqu’à la fin du VIIe ou le début du VIIIe siècle; les Chrétiens seront alors évincés du Dra et les juifs en resteront les maîtres, jusqu’à ce qu’ils perdent eux-mêmes leur suprématie au profit des Musulmans vers le milieu ou la fin du XIe siècle.Dés les premiers siècles de notre ère, il semble que les Kouchites christianisés se voient déjà contraints de céder aux Juifs et Judaïsés une part de leur territoire et de les associer à Tazroute (Jebel Zagora) au commandement du pays. En effet, les Juifs ont pris pied à Tazroute et le roi du Kouch n’y règne plus seul : un chef juif y est présent lui aussi, c’est Ephraïm fils de Youssef mais, persécuté par le roi de Kouch, il est contraint de s’enfuir de pays en pays jusqu’à Sijilmassa où il reste longtemps, y ayant retrouvé - peut-on croire - des coreligionnaires pour les accueillir.Quand Euphraïm revient, il s’installent à Tameggroute au cœur du Fez’ouata. Il a une armée et commande à tout le pays. À sa mort, on l’enterre à Tameggroute l’Ancienne. Il laisse le commandement a son fils Youssef qui lui succède.
Le Dra vers le Ve siècle J.C.Arrivée des Chrétiens du coeur de la MerPeut-être atteignons-nous ainsi le Ve siècle de notre ère. C’est alors qu’arrivent les Chrétiens venus du Coeur de la Mer, appelés Nosrim - Berbères blancs christianisés peut-être - auxquels s’allient les Kouchites chrétiens. Venus semble-t-il de la région de Volubilis et du Moyen Atlas les Nosrim n’atteignent pas d’emblée l’Oued ez-Zitoune, ils s’installent d’abord - peut-on croire - dans la région de Sijilmassa où se livrent les premiers combats.Les juifs habitent toujours à Tameggroute et sont installés maintenant plus en amont à Tazroute (Jebel Zagora) dont la situation topographique et stratégique est d’une importance primordiale. C’est la première fois que nous voyons les Juifs tenir cette position qui était auparavant occupée par les Kouchite chrétiens, Noirs ou Négroïdes. Quant à ceux-ci, ils disparaissent alors de l’histoire du Dra - du moins n’en est-il plus question explicitement - mais si la primauté leur échappe, il s’étend que les Kouchites ou leurs descendants - noirs ou négroïdes - n’ont pas cessé de peupler le pays comme ils le font encore aujourd’hui.Les Chrétiens du Coeur de la Mer reprennent leurs assauts, envahissent l’Oued ez-Zitoune et s’y installent. Mais après une trêve de sept ans, ils retournent chez eux à Sijilmassa et y deviennent très nombreux.À ce moment-là, Youssef - roi des Juifs du Dra - meurt; son fils Yâaqoub et son fils Samuel lui succèdent et sont d’avis de conclure un arrangement avec les Nirsim afin de ne pas provoquer de nouveaux conflits. Chrétiens et Juifs partagent donc l’Oued ez-Zitoune en deux partie, moitié par moitié, coudée par coudée, et c’est pour cela qu’il s’appelle maintenant l’Oued Dra. À la suite de cet arrangement, les Juifs et les Chrétiens restent en paix pendant un certain nombre d’années.
Le Dra vers le VIIe siècle J.C.Entreprises de Séita princesse chrétienneVers la fin du VIIe siècle J.C., Séita étant alors reine des Chrétiens - ou fille du roi des Chrétiens - ceux-ci attaquent les Juifs chez eux dans leur camp de Tazroute (Jebel Zagora). Les Juifs s’enfuient et se réfugient à Tagmaddarte, abandonnant Tazroute aux Chrétiens. Apprenant cela, le roi Yaâqoub et Samuel accourent avec une armée nombreuse et, avant que les Norsim aient pu rassembler leurs forces, un grand combat s’engage entre Tagmaddarte et Tameggroute combat au cours duquel les Chrétiens sont vaincus : peu après, leur chef de guerre meurt à Tazroute. Désemparés, les Chrétiens abandonnent Tazroute et replient sur Sijilmassa; les Juifs occupent leurs villes et leurs territoires dans l’Oued Dra.Tandis qu’une partie des combattants revient occuper Tazroute - qu’on appelle Zagora - le reste de l’armée s’élance vers Sijilmassa. Poursuit les Chrétiens, les rejoint et en tue des milliers. Toujours poursuivis par Yaâqoub et Samuel à la tête des Juifs qui en font d’affreux carnages, les Norsim s’enfuient jusqu’à Agmate - ou Arhmate - et au delà jusque dans leur ville de Fès : Volubilis.Les Juifs retournent alors au camp de Tazroute (Rbate el-H’ajar et à Tameggroute leur capitale; leur autorité s’étend à l’ensemble du pays qu’ils partageaient autrefois avec les Norsim et ils restent en paix pendant des mois ou des années.Cependant les Chrétiens n’ont pas accepté leur éviction du Dra : la princesse Séita - fille du roi des Chrétiens - revient camper à proximité de Tazoute (Jeblaïne, Jebel Zagora) et y bâtit Tanesita sur la rive droite du Dra. Avant que les Chrétiens aient eu le temps de terminer leur préparatifs, Yaâqoub, Samuel et leurs troupes juives passent à l’attaque : ils cernent la ville, en font le siège pendant sept mois, la prennent s’emparent de Séita et de ses troupes, les tuent et démolissent la ville.Les Juifs restent vainqueursEn ayant terminé avec Séita et les Chrétiens, les Juifs peuvent enfin se reposer en paix dans leur ville de Tazroute (El-H’ajar). Désormais, il ne reste plus de Chrétiens dans le Dra.
Arrivée des Musulmans dans le Dra (VIIe-VIIIe s. J.C. ?)Après le triomphe des Juifs, la mort de Séita et la défaite définitive des Chrétiens à Zagora vers la fin du VIIe siècle, les Musulmans - qui avaient commencé à s’infiltrer dans le Dra - continuent d’arriver au cours du VIIIe siècle. Il s’agit semble-t-il de petites groupes pacifiques venant de Sijilmassa où des Berbères Zénètes, les Miknaça Kharijites, s’installent en 722-723 et fondent leur cité en 757-758. À cette époque, les Musulmans qui s’introduisent dans le Dra se mettent sous la protection des Juifs et, ensemble, ils vivent en paix pendant assez longtemps.À la fin du VIIIe siècle, lorsqu’Idris Ier occupe l’intérieur du Maroc, il apprend l’existence d’un grand pays appelé Oued Dra, proche du Sahara. Les Juifs y sont bien organisés, ont un gouvernement solide et une armée puissante qui tient les autres peuples en respect. Aussi Idris Ier s’abstient-il de pousser jusque-là.Devenus nombreux et forts, les Musulmans du Dra veulent obtenir de partager le pays avec les Juifs comme les Chrétiens du Coeur de la Mer l’avaient autrefois obtenu. Et les juifs partagent de la même manière qu’avec les Chrétiens.Peu après commencent les querelles entre les Juifs et les Musulmans du Dra. Après uns succession de luttes et de trêves au cours desquelles les Juifs ne cessent de tenir Tazroute (Jebel Zagora), les Musulmans assiègent cette place forte inexpugnables pendant de longs mois sans obtenir sa reddition. Alors les Musulmans se servent de ruse; ils cachent leurs armes sous le sable, font sortir les Juifs de Tazroute sous prétexte de faire la paix, puis les mettent en demeure de devenir Musulmans. Les Juifs refusent d’abjurer, les Musulmans massacrent les notables désarmés venus à leur rencontre. Puis ils montent à la ville de Tazroute, tuent les hommes, les femmes et les enfants, ne laissent en vie que les Nègres esclaves des Juifs. Si des Juifs échappent alors au massacre, ils tomberont ensuite sous l’autorité des Musulmans.L’incertitude des textes ne nous permet pas de déterminer avec certitude l’époque à laquelle eut lieu le siège de Tazroute par les Musulmans et l’écrasement des Juifs du Dra. Ce n’est peut-être qu’au XIe ou au XIIe siècle que les Musulmans l’emporteront définitivement sur les Juifs et que les Almoravides (XIe siècle) puis les Almohades (XIIe siècle) s’installent tour à tour sur l’ancien site fortifié de Tazroute (Tazagourte, Zagora) d’où ils domineront les alentours de l’Oued Dra. Entre la disparition des Chrétiens vers la fin du VIIe et le triomphe des Almoravides au milieu du XIe siècle, il semble que les Juifs aient pu être indépendants dans le Dra et y exercer l’autorité de fait, même s’ils avaient accepté l’autorité nominale d’un gouvernement musulman: Midrarides de Sijilmassa ou - plus tard - Almoravides et Almohades. Ainsi l’histoire et la légende se rejoindraient-elles sans conflit fondamental ni incohérence.
Réflexions sur l’histoire ancienne du DraL’histoire ancienne du Moyen Dra semble donc avoir été bouleversée à maintes reprises, déchirée par les guerres et les massacres, coupée d’accalmies et de trêves. Telle qu’elle nous apparaît, bien des points restent dans l’ombre mais elle laisse entrevoir certains faits et leur succession au cours des temps. Elle suggère aussi certaines remarques.(*) Extrait de: D. Jacques Meunié « Le Maroc Saharien des origines au XVIe siècle » Librairie Klincksieck, 1982, pp 175-187.
Imilchil : un village dans les nuagesAprès le Festival des lacs bien réussi en juillet dernier à Dayet Aoua, consacré à Ahidouss et à l'art de la Fantasia, et le Festival national d'Ahidouss organisé le même mois à Aïn Leuh, la région de Meknès-Tafilalet a été au rendez-vous durant ce mois d'août 2005 avec le Festival touristiqu
e de la ville d'Ifrane consacré à l'interculturalité marocaine dans toutes ses couleurs et le festival de la poésie amazighe (Inachaden) de la province d'El Hajeb sans oublier le Festival international de Volubilis organisé par le ministère de la Culture annuellement en ce haut lieu de l'histoire qu'est la ville de Volubilis.
Dans la foulée de cette belle mosaïque de l'animation touristique et culturelle qu'a connue la région de Meknès-Tafilalet et qui est venue à point nommé pour donner un nouveau souffle à la promotion des secteurs touristique et socio-économique de la région par le biais de l'animation culturelle et artistique, la localité d'Imilchil encastrée au beau milieu des montagnes du Haut-Atlas oriental relevant de la province d'Errachidia, berceau de la dynastie Alaouite accueillera du 25 au 27 août 2005 en cours la troisième édition du Festival de musique des cimes.Initié par le Centre Tarik Bnou Ziad que préside M. Hassan Aourid, nommé récemment wali de la région de Meknès-Tafilalet par S.M. le Roi Mohammed VI, le Festival de musique des cimes, lancé en 2003, a donné un no
uveau souffle au célèbre moussem des fiançailles d'Imilchil, toujours vivant comme il est bien précisé au programme de cette édition, et continue de contribuer à la valorisation et à la protection du patrimoine naturel et symbolique de la région ainsi qu'à la construction progressive d'une nouvelle économie durable de la région.
Consacrée à l'interculturelle citoyenne qui s'inscrit dans le cadre des Hautes orientations Royales incitant tous les Marocains à “ prendre part à l'entreprise collective mobilisatrice pour s'attaquer au déficit social et venir en aide aux personnes en grandevulnérabilité notamment dans l
es communes rurales les plus démunies telles celles de la région d'Imilchil ”, le Festival de musique des cimes d'Imilchil qui aura lieu du 25 au 27 août 2005, vise à apporter des éléments de développement et d'ouverture à une très belle région de hautes montagnesjusque-là oubliée, retirée et cloisonnée au milieu des montagnes de notre pays.
Initié en partenariat avec la province d'Errachidia, les autorités locales et régionales, les collectivités locales et les associations, le Festival de musique des cimes d'Imilchil continue d'être un nouveau créneau à développer pour la mise à niveau des capacités humaines et la mise à profit des potentialités de toute la région de Meknès-Tafilalet dont dépend notamment la localité d'Imilchil qui l'abrite et pour le développement durable du Maroc profond.
De même, le Festival de musique des cimes qui en est aujourd'hui à sa 3e édition est venu à point nommé pour préserver et encadrer le célèbre moussem des fiançailles d'Imilchil qui avait perdu beaucoup de son charme de moussem traditionnel des fiançailles de la tribut d'Aït Hdiddou connus po
ur leur bravoure, leur attachement à leur terre et à leurs belles traditions ancestrales.Dans ce sens en effet, M. Youssef Aït Lemkaddem, chercheur à l'Institut Royal de la culture amazighe (IRCAM) a souligné lors d'une interview accordée au quotidien national “ Aujourd'hui le Maroc ” qu' :“ …il y a trois ans, le moussem d'Imilchil commençait à s'essouffler. Il avait beaucoup perdu de son importanc
e traditionnelle parce qu'il n'y avait aucun organisme pour faciliter l'accès à ce moussem en offrant un minimum d'encadrement tout au moins sur le terrain. Les gens qui, normalement, devaient venir des villes pour profiter de cette rencontre annuelle étaient généralement très hésitants. L'inconnu leur faisait peur, la route sinueuse des montagnes d'Imilchil aussi.
Donc, il a fallu que le Festival de musique des cimes intervienne pour donner un coup de fouet au Moussem des mariages et, du même coup, drainer des centaines de visiteurs citadins mis en confiance parce qu'ils profitaient d'un encadrement et d'une organisation garantie sur place. ”
Par ailleurs, devrait-il ajouter, “le festival est complémentaire avec le moussem des mariages parce qu'il permet, d'une part, la valorisation de la culture autochtone et, de l'autre, son o
uverture sur le monde extérieur, sachant que le festival prévoit des volets où sont fournies au visiteur des explications des différentes étapes des mariages traditionnels chez les Aït Hdidou.Le festival contribue substantiellement à la sauvegarde de la tradition de ces mariages en la mettant en valeur mais aussi et surtout en la faisant connaître dans tous ses détails.
Mohamed Drihem LE MATIN.